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L’université, camp de bataille capitaliste

L’acte II pour l’autonomie des universités est en cours d’adoption. Derrière cette apparente liberté
se cache en réalité une nouvelle fois, un objectif de reproduction de classe : l’effet sera de
permettre aux facs d’augmenter leurs frais d’inscription et de sélectionner les étudiants. On
contrôle qui rentre à l’université mais aussi ce qui s’y recherche, via l’accès aux financement, et la
vie militante, via la répression et des manœuvres politiques.


Répression des mouvements étudiants


Depuis le 7 octobre 2023, quasi tout mouvement pro-palestinien a été interdit. C’est le cas à Aix-
Marseille Université, où une occupation des étudiants à Saint-Charles demandant entre autres
l’arrêt des collaborations avec les universités israéliennes, a été évacué par la police en moins de
24h. Rappelons que, à situation similaire, 5 universités norvégiennes ont fait le choix d’écouter la
protestation étudiantes et de couper les liens avec les universités israéliennes. A l’inverse, à AMU,
des conférences de chercheurs ou de militants sur la Palestine sont interdites. Paroxysme de la
répression, le 19 juin dernier, deux étudiants du Comité de Lutte et Jeunes Communistes passent
en conseil disciplinaire d’AMU au motif qu’il est interdit de tracter dans l’université. Comme ça c’est
clair : pas de politique chez nous ! Ces étudiants distribuaient un tract pacifiste dénonçant les liens
entre l’université et l’armée, alors que la responsable de la sécurité du campus et ex-commissaire
de police, les dénoncent à l’administration. L’université à même porté plainte contre l’un d’entre
eux pour détournement de slogan « AMU, socialement engagé », ce à quoi ils rajoutent « … pour
la guerre ». Venez le soutenir au procès, le 2 septembre 2025 !


La nomination du nouveau ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Patrick Hetzel,
pseudo-scientifique et membre des Républicains, s’inscrit dans cette politique répressive. Il avait
déjà proposé que le blocage des universités devienne une infraction pénale. En octobre de cette
année, il s’est rendu au congrès du syndicat étudiant d’extrême droite UNI, syndicat qui s’oppose
systématiquement aux luttes étudiantes.


Des liens entre l’université et l’armée


AMU est est un allié historique de l’armée française. Pour « Conforter leur esprit et leur culture de
défense », les étudiants suivant des enseignements de l’armée ou s’engageant comme
réservistes, bénéficient d’une légère hausse de note à la fin du semestre. Dans cet accord, l’armée
finance des projets de recherche qu’elle choisit. Ces projets peuvent concerner le droit comme
l’intelligence artificielle et la robotique.


Il apparaît alors évident que nous sommes en face d’un processus de fascisation de l’université.
La répression du mouvement étudiant y correspond mais aussi le contrôle économique de
l’université en la faisant rentrer dans une logique de rentabilité donc à la merci de collaborations
avec l’armée ou avec des grands patrons.

Une cagnotte pour participer aux frais d’avocat des étudiants poursuivis :
https://www.leetchi.com/fr/c/soutien-aux-etudiantes-ciblees-par-des-poursuites-disciplinaires-a-
amu-7183124?utm_source=copylink&utm_medium=social_sharing
Pour en savoir plus :
- Communiqué du commité de lutte : https://www.instagram.com/p/DBOkUfstJ-
7/?hl=fr&img_index=1

- https://cgt.fercsup.net/syndicats/provence-alpes-cote-d-azur/universite-aix-
marseille/article/csa-6-juin-2024-boycott-du-csa-par-les-elu-es-cgt-sud-declaration-cgt-
cfdt-fo
- https://bdsmovement.net/news/five-norwegian-universities-cut-ties-with-israel-over-gaza-
genocide
- https://www.univ-amu.fr/fr/public/bonus-defense