En Octobre 1917, les communistes ont pris le pouvoir au sein de la Russie tsariste, et
commencé à construire ce qui allait devenir l’URSS, premier Etat socialiste du monde, qui
pendant plus de 70 ans a été le phare et l’espoir des travailleurs et des peuples opprimés du
monde.
Cette révolution a été possible grâce à l’existence et l’action du Parti Bolchévik, dirigé par
Lénine, grâce à son programme, son organisation et sa stratégie adaptés.
A notre époque, cette révolution est le plus souvent soit l’objet de haine, de ridicule, de
folklorisme ou de nostalgie. Et pourtant, elle reste une source d’enseignements très actuels.
Les bolcheviks n’ont pas simplement répété “nous avons besoin du socialisme”, ils ont
trouvé les moyens d’agir pour unir toutes les luttes du prolétariat dans cette perspective, ont
construit les organes d’un pouvoir nouveau, et fourni dans des conditions appropriées les
axes d’attaques au peuple pour briser la domination de la bourgeoisie.
Aujourd’hui, une grande quantité de débats sur la stratégie se limitent au constat que le
rapport de force est du côté de la bourgeoisie, que la réaction s’accélère ainsi que la
préparation de la dictature et de la guerre impérialiste. Il faudrait plus ou moins
systématiquement opter pour une voie du “moins pire” et ainsi délaisser toute perspective de
renversement complet du capitalisme au profit “d’étapes intermédiaires” paraissant plus
gagnables.
Quel bilan de cette stratégie depuis des dizaines d’années ? Celui d’avoir créé des mirages
qui n’existent qu’aux yeux de ceux qui les créent, et qui sont délaissés par de plus en plus
de travailleurs et de jeunes.
Reste à s’emparer à nouveau de la perspective d’un ordre social nouveau comme la seule
vraie “prochaine étape”. Et de se poser les tâches nécessaires à rendre cette issue possible.
Aucune révolution sociale ne peut avoir lieu sans que des organes du futur pouvoir des
travailleurs n’aient déjà été expérimentés. Aucune révolution ne peut démarrer par la simple
décision d’un groupe organisé. Mais aucune révolte ne peut se transformer en révolution
sans un plan précis et conscient qui le permette.
En Octobre 1917, quatre questions étaient centrales : la terre aux paysans, les usines aux
ouvriers, la liberté des nationalités opprimées et la fin de la guerre impérialiste.
Aujourd’hui, il est sûr que le contrôle de la production par les travailleurs, et l’opposition aux
guerres impérialistes et coloniales sont des questions fondamentales auxquelles le
capitalisme ne peut répondre que par plus de misère et de destruction. Les “plans de
relance” et les “solutions diplomatiques” ont démontré qu’elles se conforment aux intérêts
barbares des monopoles impérialistes.
Reste à construire une alternative sur les lieux de travail, pour la réappropriation de l’outil de
production, la direction de l’économie et de toute la société par les travailleurs, seul pouvoir
à même de stopper la participation aux agressions impérialistes et coloniales.